Alternance : la voie royale pour se former en esthétique !
Dans le domaine de l’esthétique, la formation en alternance permet de préparer une grande diversité de titres en plus des diplômes nationaux. Quels sont ces débouchés ? Pourquoi se former en alternance est-il un atout valorisé pour devenir esthéticienne ? Qu’apporte une formation en alternance une fois qu’on est dans la vie active ? Quels sont les contrats de formation accessibles en alternance et comment choisir entre les différentes formules proposées ? Comment est-on rémunéré(e) durant une formation esthétique en alternance ? Si vous envisagez d’entamer ou de booster votre carrière d’esthéticienne, l’alternance constitue incontestablement la voie royale, et on vous dit pourquoi.
Devenir esthéticienne en alternance : le choix gagnant
Si l’alternance constitue la voie royale pour devenir esthéticienne, c’est parce qu’elle allie une formation académique et une expérience professionnelle sur le terrain. Or, une bonne professionnelle de la beauté et du soin doit avoir « la tête et les mains ». En d’autres mots, sa pratique (manuelle) doit s’appuyer sur un socle solide en biologie, chimie, anatomie, cosmétologie et une maîtrise parfaite de la réglementation professionnelle. Mais la théorie, en retour, ne suffit pas pour savoir travailler en milieu professionnel.
Développer des compétences techniques
L’esthéticienne est un artisan exerçant des tâches très variées. Une tendance qui s’affirme avec la tendance à l’allongement des cartes de soins en institut. Aux prestations classiques (épilations, modelages, beautés des pieds et des mains etc) s’ajoutent de nouveaux services spécialisés en bien-être, minceur, anti-âge, pigmentation. L’esthéticienne doit donc apprendre quantité de gestes techniques, enchainer sans hésitation de nombreux protocoles et connaitre des règles d’hygiène précises.
En outre, elle doit être en capacité d’identifier des contre indications qui sont différentes selon les prestations et d’apporter un conseil ciblé suivant les problèmatiques exposés par chaque cliente.
Enfin, il lui faut maîtriser son environnement de travail : savoir nettoyer sa cabine, préparer son poste de travail, manipuler des produits pas toujours prêts à l’emploi, utiliser différents appareils à visée esthétique, connaitre les modalités d’entretien du petit matériel etc. Une telle polyvalence nécessite une pratique quotidienne en milieu professionnel durant de longs mois. Elle s’acquiert par l’observation et la mise en situation progressive et encadrée, sous la responsabilité d’une esthéticienne plus expérimentée.
Acquérir un « savoir-être » indispensable
La mise en pratique des connaissances acquises en milieu scolaire, permise par l’alternance, est motivante car elle donne un sens à l’enseignement reçu. Ce baptême du feu permet aussi de confirmer (ou non) une vocation parfois fantasmée pour le secteur de la beauté. Seule la formation en alternance permet de se confronter aux réalités du métier, mais aussi d’apprendre, sur le terrain, le savoir-être nécessaire pour travailler en institut ou spa. En entreprise, l’apprentie acquiert non seulement des savoir faire techniques mais aussi des compétences plus générales, comme savoir travailler en équipe ou développer son aisance en clientèle. Ce dernier point n’est pas à sous estimer, car l’esthétique est tout autant une profession d’artisan que de commerçant. L’esthéticienne doit donc savoir accueillir une cliente, s’exprimer de façon adéquate dans toutes les situations, répondre aux demandes, présenter un produit ou une prestation, mener un échange commercial et même résoudre des conflits…
En résumé, l’alternance, avec ses périodes d’immersion en entreprise, permet de se familiariser peu à peu avec le rythme de travail attendu en institut ou spa, d’acquérir les bons gestes et les bonnes attitudes, et de progresser vers le niveau d’exigence attendu dans le monde du travail.
Les entreprises du secteur de l’esthétique valorisent énormément ces compétences acquises en entreprise. Ainsi, il sera plus facile à une esthéticienne diplômée du CAP par la voie de l’alternance de se faire recruter à l’issue de son diplôme, même si les candidates qui sont en lycée bénéficient de stages en institut. Et si l’esthéticienne souhaite continuer en BP après le CAP, passer par l’alternance sera obligatoire.
Déjà diplômée ? Évoluez grâce à l’alternance !
De nombreuses salariées du secteur de la beauté commencent à travailler directement après l’obtention du CAP. Pour autant, la plupart des esthéticiennes éprouvent progressivement le besoin d’évoluer dans leur métier. Si certaines optent pour des formations de quelques jours pour apprendre telle ou telle technique, d’autres s’appuient sur la formation en alternance pour préparer un nouveau diplôme d’état de niveau supérieur – BP, BTS – un titre professionnel inscrit au RNCP ou un CQP esthétique, tout en travaillant chez leur employeur. Seule l’alternance permet en effet de ne pas perdre les avantages liés à la vie active (et notamment, le droit à une rémunération), mais aussi, dans certains cas, de faire reconnaitre des compétences acquises par l’expérience en entreprise. Mais qu’apporte au juste un nouveau diplôme quand on est déjà en poste ?
Un accélérateur de carrière
La validation d’un nouveau diplôme d’état ou d’un CQP esthétique constitue d’abord, pour une esthéticienne, le seul moyen d’accéder instantanément et de façon automatique à un palier de rémunération plus élevé, sans changer d’entreprise. D’autre part, elle agit souvent comme un accélérateur de carrière et permet de prétendre à des responsabilités plus larges. Ainsi, passer un BP permet de valider des compétences en soins du corps qui ne sont pas au programme du CAP et d’élargir les prestations que l’esthéticienne va pouvoir pratiquer à l’institut. Quant au BTS, il ouvre de réelles perspectives professionnelles vers le management, le marketing, l’enseignement ou la formation, que ce soit en institut / spa, en école (professeur d’esthétique) ou auprès de marques cosmétiques.
S’orienter vers une spécialisation
Après avoir passé un diplôme d’état généraliste et pratiqué quelques années, certaines esthéticienne affinent leurs choix professionnels : soit parce qu’elles ont une opportunité de poste, soit par découverte d’une passion. Passer un titre ou un CQP via l’alternance constitue alors un excellent moyen de se spécialiser en vue de réorienter sa carrière dans un domaine particulier de l’esthétique : spa, ongles, maquillage etc. Parfois, le CQP ou le titre vient officialiser un choix professionnel déjà engagé. C’est pourquoi la plupart des diplômes inscrits au RNCP sont accessibles par la voie de la VAE (validation des Acquis de l’Expérience), qui permet de faire reconnaître des compétences acquises par la pratique professionnelle en entreprise.
Bénéficier d’un financement
Préparer un diplôme, un titre ou un CQP esthétique en alternance peut s’envisager à n’importe quel moment de la vie professionnelle du moment que l’esthéticienne n’a pas atteint la limite d’âge maximum au moment de la signature du contrat, soit à compter de 2019, jusqu’à 29 ans révolus pour un contrat d’apprentissage et jusqu’à 26 ans révolus pour un contrat de professionnalisation (sauf cas spécifiques de reconversions d’adultes concernant les demandeurs d’emplois, bénéficiaires du RSA, de l’ASS etc.).
Si l’alternance constitue une voie royale de formation pour les esthéticiennes déjà diplômées qui sont déjà dans la vie active, c ‘est parce qu’elle offre deux gros avantages :
- rester en poste chez son employeur en gardant une rémunération
- bénéficier d’une prise en charge du coût de la formation par l’OPCA (qui devient l’OPCO en 2019)
De plus, la plupart des diplômes accessibles via l’alternance sont organisés en blocs de compétences autonomes, ce qui signifie que l’évaluation peut se passer en une seule fois ou par étapes, notamment dans le cadre de la VAE. Pour certaines esthéticiennes qui ont des contraintes d’emploi du temps (on pense par exemple à celles qui ont des charges de famille), cette souplesse permet de concilier vie personnelle et évolution professionnelle en se formant à leur rythme.
Bon à savoir : certains blocs de compétences passés dans le cadre de certifications professionnelles peuvent donner des équivalences avec des parties de certains diplômes nationaux (CAP, BP ou Bac Pro).
Passer un diplôme d’état esthétique via l’alternance
La formation en alternance permet de préparer tous les diplômes d’état en esthétique : CAP, BP (brevet professionnel), Bac Pro, BM (Brevet de Maîtrise) et BTS. Elle s’effectue soit dans l’enseignement public (lycée, CFA), soit en école privée, sur tout le territoire y compris en dehors de la métropole. Seuls ces diplômes d’état préparent officiellement au métier d’esthéticienne, qui est une profession réglementée.
Bon à savoir : il est possible de candidater au BTS Esthétique sans avoir le bac, à condition d’être diplômée du BP esthétique. En revanche, les titulaires d’un bac général, technologique ou professionnel hors filière esthétique devront passer par une année de préparation.
Passer un diplôme professionnel esthétique par l’alternance
Les titres professionnels
La formation en alternance peut aussi déboucher sur un diplôme professionnel reconnu par la branche esthétique. A l’opposé des diplômes d’état généralistes, ces certifications valident l’acquisition de savoir-faire spécifiques. C’est pourquoi, opter pour une formation certifiante s’inscrit généralement dans un projet professionnel déterminé.
Souvent envisagés en complément d’un CAP/BP esthétique, ces formations débouchent sur certains métiers spécialisés de la branche esthétiques : hydro balnéologue, animateur Spa, maquilleur(se) artistique, responsable d’un centre de bien être et spa, prothésiste ongulaire etc. Parfois, elles ont été conçues pour répondre à un besoin particulier du marché de l’emploi local.
Les titres et certifications professionnels ne sont pas des diplômes d’état mais des diplômes d’écoles qui ont obtenu leur enregistrement au RNCP (*). Par conséquent, les formations en alternance qui permettent de préparer ces titres ne sont pas disponibles au plan national (certaines écoles peuvent cependant être présentes en plusieurs points du territoire).
Bon à savoir : Bien qu’inscrits au RNCP (*), certains de ces diplômes ne sont pas reconnus par les chambres de métiers situées hors région d’origine (un point à vérifier avant de s’engager, notamment en cas de projet d’installation).
(*) RNCP : Répertoire National de la Certification Professionnelle
Les CQP
En plus des titres délivrés par telles ou telles écoles, il existe cinq certificats de qualification professionnelle (communément appelés « CQP »), sanctionnant l’acquisition d’un ensemble de connaissances et d’aptitudes à exercer dans un domaine de spécialisation. Ces cinq CQP sont :
- CQP Maquilleur Conseil
- CQP Styliste Ongulaire
- CQP Spa Praticien
- CQP Spa Manager
- CQP Esthétique Sociale
Reconnus par l’état, les CQP, comme les diplômes d’état, sont des diplômes nationaux qui peuvent se préparer en alternance dans toute école esthétique qui est habilitée à les proposer sur le territoire.
Les épreuves pour obtenir ces titres ont lieu deux fois par an, à l’automne et au printemps. Une fois son diplôme en poche, l’esthéticienne peut bénéficier d’un réajustement de son coefficient hiérarchique et parfois empocher au passage une augmentation de salaire. En effet, les CQP sont reconnus par la Convention Collective esthétique. Voici la grille des coefficients auxquels peut prétendre l’esthéticienne titulaire d’un CQP :
Coefficient | Certificat de qualification professionnelle |
---|---|
150 | CQP Styliste Ongulaire |
160 | CQP Maquilleur Conseil |
175 | CQP Spa Praticien |
300 | CQP Spa Manager |
NC | CQP Esthétique Sociale |
(*) répertoire nationale de la certification professionnelle
Les contrats en alternance
Une formation en alternance suppose un(e) apprenti(e), une école et une entreprise. Ces trois parties sont liées par une convention enregistrée par la Chambre des Métiers qui entre dans un cadre légal bien déterminé. En France, il existe deux types de contrats en alternance :
- le contrat d’apprentissage
- le contrat de professionnalisation
Apprentissage ou professionnalisation ?
Si certains titres peuvent se passer soit par la voie de la professionnalisation soit par celle de l’apprentissage, d’autres sont liés à un type de contrat défini (par exemple, les CQP qui sont uniquement accessibles par contrat de professionnalisation). Le choix du contrat ne revient pas à l’esthéticienne mais à l’organisme qui propose la formation en alternance. Il appartient en revanche à l’esthéticienne de choisir son école et de trouver un institut qui la prenne en alternance.
Statut et durée du contrat d’alternance
Toute formation esthétique en alternance peut s’effectuer en CDI ou en CDD. Par dérogation, la branche esthétique a étendu le CDD en alternance de 12 à 24 mois. En pratique, la durée du contrat d’alternance dépend en fait du diplôme préparé et du niveau initial de l’esthéticienne. Ainsi, un CAP esthétique peut se passer en un ou deux ans suivant les cas.
Bon à savoir : dans le cas d’un CDD, le contrat peut être renouvelé une fois avec le même employeur si la seconde qualification visée est supérieure ou complémentaire à la première (par exemple, enchainer un CAP puis un BP, ou un BP puis un CQP de spa praticien) ou si l’esthéticienne n’a pas obtenu son diplôme pour cause d’échec à l’examen, maternité, maladie ou accident du travail.
Les temps de formation en école
La durée de la formation théorique lorsqu’on est en alternance est encadrée. Elle est déterminée par l’Éducation Nationale pour les contrats d’apprentissage et par la branche de l’esthétique pour les contrats de professionnalisation. Voici les temps de formation estimés nécessaire par la branche (avenant à la Convention Collective esthétique du 10 novembre 2016) pour ce qui concerne la préparation aux diplômes d’état :
- 1100 heures pour la préparation du CAP ou du BP
- 1200 heures pour la préparation du bac pro et BTS
- 572 heures pour le BM
Pour le passage d’un CQP, qui vise à se spécialiser une fois le socle général acquis, ce nombre d’heures est considérablement réduit :
- 154 heures pour le CQP styliste ongulaire
- 240 heures pour le CQP maquillage conseil
- 437 heures pour le CQP spa praticien
- 276 heures pour le CQP spa manager
Les conditions de travail de l’apprentie
Les contrats de formation esthétique en alternance obéissent au Code du Travail et sont soumis aux dispositions et avantages prévus par la Convention Collective de l’esthétique (temps de travail, pauses, congés, majoration des heures supplémentaires, période d’essai etc.). Ainsi, le temps de travail de l’esthéticienne en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage est identique à celui des autres salariés de l’entreprise, soit 35 heures par semaine, sous réserve de déduire les heures de formation à l’école (y compris les heures dévolues au passage des examens). Les salariés bénéficient du jour de repos hebdomadaire.
En ce qui concerne la rupture d’un contrat en alternance, de nouvelles dispositions sont entrées en vigueur en 2019. Ainsi, il n’est plus obligatoire de passer devant les Prud’hommes pour rompre un contrat d’apprentissage. D’autre part, l’apprentie ne perd plus systématiquement son année. Au delà de la période d’essai, rompre un CDI en alternance s’effectue dans les mêmes conditions réglementaires que la rupture d’un CDI classique. Si le contrat est un CDD, alors les cas de rupture sont les suivants :
- par accord en commun entre l’esthéticienne et l’institut
- en raison d’une faute grave
- en raison d’une embauche sous CD
- en cas de force majeure
La rémunération en alternance
Qu’on soit en apprentissage ou en contrat de professionnalisation, la rémunération en alternance est un pourcentage du SMIC. Cependant, le mode de calcul est différent pour ces deux types de contrats. Pour ce qui est du contrat de professionnalisation, la rémunération dépend de l’âge et de la qualification de l’esthéticienne (niveau inférieur ou supérieur au bac pro ou équivalent). En apprentissage, en revanche, le salaire reçu par l’apprentie ne dépend que de son âge.
Bon à savoir : le salaire des apprenties a été revalorisé d’environ 30 euros net à compter de janvier 2019, en plus de l’augmentation annuelle due à l’évolution du SMIC.
Rémunération d’une esthéticienne en contrat de professionnalisation
Pour une esthéticienne non titulaire du bac Pro ou équivalent :
- 55 % du SMIC pour une employée de 16 à 20 ans, soit 836.67 euros
- 70 % du SMIC pour une employée de 21 à 25 ans, soit 1064.85 euros
- SMIC pour une employée à partir de 26 ans révolus
Pour une esthéticienne titulaire du bac Pro esthétique (ou équivalent) :
- 65 % du SMIC pour une employée de 16 à 20 ans, soit 938.79 euros
- 80 % du SMIC pour une employée de 21 à 25 ans, soit 1216.97 euros
- SMIC pour une employée à partir de 26 ans révolus
Bon à savoir : le bac général n’est pas pris en compte
Rémunérations d’une esthéticienne en contrat d’apprentissage
Pour celles qui sont en apprentissage, la rémunération évolue chaque année au cours de la période d’alternance. Elle ne dépend que de l’âge de l’apprentie :
En première année d’apprentissage :
- apprentie mineure : 27 % du SMIC soit 410.73 euros
- apprentie âgée de 18 à 20 ans : 43 % du SMIC soit 654.12 euros
- apprentie âgée de 21 à 25 ans : 53 % du SMIC soit 806.25 euros
- apprentie âgée de 26 ans et plus : SMIC
En seconde année d’apprentissage :
- apprentie mineure : 39 % du SMIC soit 593.28 euros
- apprentie âgée de 18 à 20 ans : 51 % du SMIC soit 775.82 euros
- apprentie âgée de 21 à 25 ans : 61 % du SMIC soit 927.94 euros
- apprentie âgée de 26 ans et plus : SMIC euros